1994 AN NGHIA au VIETNAM

 

 

Le chantier est terminé

Le Départ d’une étincelle d’amitié entre les extrémités de notre terre ; la lumière qui reste dans le village participera à l’œuvre de développement de ses habitants.

Pour prendre le mot du professeur TUAN « que la lumière qui brille maintenant dans l’école participe à un meilleur éclairage de la connaissance et du savoir »

 

L’engagement du coopérant

Si nous ne manquons pas de détente le soir autour de l’apéritif, l’électricien d’ESF n’œuvre pas en coopération sans discernement, et la discussion s’oriente parfois sur la valeur de l’engagement de notre association sur les chantiers. Chaque fois, chacun fait l’évaluation de son effort par rapport à l’amélioration des conditions de vie et pour sa contribution aux nouvelles possibilités de développement des habitants et de la communauté villageoise. La satisfaction d’apporter un élément positif à la vie d’une région déshéritée est manifeste. A cet égard la reconnaissance manifestée par les villageois que l’on rencontre est un encouragement précieux pour chacun.

 

Le Village

Ici à AN NGHIA, le villageois pour nourrir sa famille est pêcheur. Pour se loger il descend dans le marécage et remonte à bras des blocs de limon compact avec lesquels il établira la plate-forme de sa maison et son chemin d’accès. Pour retenir son ouvrage il plante palétuviers, cocotiers d’eau, eucalyptus qui deviendront des matériaux pour construire les murs et assurer la couverture de sa maison. Sur ce village c’est le dénuement, mais il y a l’école un bâtiment bien structuré par son activité.

 

L’accueil du village

Au fil des jours, les visages se reconnaissent. Pour des raisons pratiques la barrière des langues est surmontée, la couturière saura confectionner sans faux coup de ciseaux l’ensemble ou la robe qui sera rapporté en France dans les bagages de l’électricien de retour de sa mission lointaine. A l’occasion, le « lignard » écrasé pr le soleil des tropiques appréciera la tranche de pastèque ou d’orange que la villageoise lui offrira. Les sourires remplacent les belles formules et le plaisir des uns et des autres n’est pas forcé.


La joie dans le même effort

Chantier très dur au tirage des lignes moyenne tension et basse tension en raison de la chaleur et en général en plein soleil……

Chantier très représentatif aussi de la coopération existant entre les participants, les électriciens de la compagnie d’électricité et aussi quelques villageois participent aux opérations. Les barrières édifiées par les hommes naissent dans leur tête, ici, si les mots ne se comprennent pas, les volontés sont communes et l’édifice s’élève.

Belles images que ces regards de compréhension et de connivence dans l’effort ; et le lignard en fin de journée sera entouré par la famille et invité à poser au milieu de tous pour la photo souvenir.


L’eau des marres……….et l’eau potable

Les fins de journée sont des moments importants de réunion de groupe et de détente, elles ne peuvent pas ne pas débuter par la cérémonie des douches. Nous vivons en permanence entourés par l’eau des marécages peu engageants et dont la réalité biologique est probablement passablement compliquée. Mais l’eau utile au lavage est comptée. Des réservoirs recueillent l’eau de pluie ou bien sont réapprovisionnés par bateaux. Aussi la douche est limitée à l’utilisation de quelques casseroles dont s’aspergent les heureux bénéficiaires alignés le long du réservoir qui apprécient de se défaire au moins pendant cet instant de leur vêtements poussiéreux.

 

Paisibles nuits.

Les bruits de la nuit font aussi partie de la réalité de nos jours, une réalité quelquefois envahissante. Tous les soirs jusqu’à 11h, la musique du bistrot du bord de route accompagne nos efforts au repos. Ne soyez pas surpris si je ne professe pas une opinion très haute du karaoké. Si tout va bien ensuite, cela peut même arriver, vous ne serez pas réveillés violemment par un concert vigoureux d’aboiement de chiens. Mais en pleine nuit des sirènes de bateaux du fleuve accompagnent le ronflement de leur moteur. En fait de ronflements il en est aussi de plus proches…

Par une nuit de grande ambiance, mon voisin de lit se prend à déclarer qu’il vaudrait mieux travailler de nuit à la fraiche et dormir pendant la chaleur. Les tropiques peuvent avoir un effet inquiétant à certains moments !

 

Les moustiques et autres distractions…….

Au troisième jour, on peut commencer à faire le bilan de l’activité « moustique », le soir est d’ailleurs particulièrement propice au sujet. Les attaques se passent la nuit. Aussi le soir dans certains cas on sort le pantalon et les vêtements à manches pour résister à l’assaut.

Une autre stratégie consiste à frictionner tout ce qui dépasse avec une crème répulsive. La panoplie est large mais le combat est inégal et les dégâts sont là, certaines cloques atteignent des dimensions impressionnantes. En définitive, le plus gros des dégâts se fait à partir de la plante des pieds par des attaquants venant du sol et qu’on appellera « puces » faute de pouvoir les identifier.

Compte tenu de l’étendue des marécages on pourrait s’attendre à voir des bataillons de moustiques en rangs serrés mais en fait les spécimens sont rares, à tel point qu’un exemplaire (probablement fort intéressant et qui aura été capturé) a passé la nuit sous la moustiquaire de mon voisin de tente. Le combat fut long et l’avantage parait-il pas tourné au profit du plus gros des protagonistes…..

 

Les commodités…….sans trop de confort mais non sans risque !

Certains de l’équipe en sont à leur troisième semaine de chantier, ils sont arrivés huit jours à l’avance pour décharger les camions de matériel et faire le rangement dans le hangar avec nos partenaires vietnamiens. Des opérations qui n’ont pas été de tout repos.

Il a fallu aussi préparer, monter les tentes et assurer méticuleusement toutes les servitudes liées à la vie d’un groupe lequel ne comporte aucun ange identifiable comme te. Donc, il faut faire avec !

C’est ainsi que dès l’arrivée de la troupe, il a été loisible de repérer et apprécier deux cabines doubles avec paravents de dimensions convenues (pour le confort).

Cabines comportant tous les aménagements indispensables dont le trou au plancher.

Leur montage sur une mare leur donnait un petit air lacustre, quoique une peu branlant. Mais un électricien d’ESF n’a pas peur. Il n’avait pas peur, mais il est devenu méfiant car le danger venait plutôt du plan d’eau où les poissons qui en étaient arrivés à connaître les heures propices se jetaient sur la pâture tombante avec voracité et comme avec le temps ils devenaient de plus en plus vigoureux, ils sautaient de plus en plus haut. ….

Malgré le danger il n’y a eu à déplorer aucun accident de « travail »….

 

La santé de la troupe est primordiale

Avant le repas du soir il ne faut pas manquer la séance de réhydratation. Sous ces latitudes les opérations de santé comme celles-ci tiennent à l’espoir de survie du groupe. Le mot n’est pas trop fort. Car le pastis est apprécié à sa juste valeur.

Pour ordonner la cérémonie, notre ami bien connu qui gère l’intendance et participe au service, il est plus efficace à la vaisselle et combien apprécié, a dans son passé de gazier beaucoup étudié le moral des troupes besogneuses, aussi il s’adapte parfaitement à la recherche du résultat optimum qui se situe entre le ni-trop, ni-trop peu de pastis servi les grands soirs. Apéritif auquel il associe de savantes préparations de son cru.